01 53 32 50 62

contact@chrymelie.fr

Suivez-nous

 

Une Supply Chain concurrentielle peut-elle être durable ?

Supply chain durable

Diminuer les coûts, c’est souvent réduire l’impact écologique

La Supply Chain lorsqu’elle est performante et concurrentielle permet de faire mieux, plus vite, moins cher et plus proche des souhaits du client.

  • mieux, en satisfaisant précisément la demande, dans le respect des spécifications
  • plus vite, en réduisant les délais par l’élimination des activités inutiles et des ruptures dans la chaîne d’approvisionnement,
  • moins cher, en réduisant les stocks, le gaspillage, les coûts d’exploitation et les coûts de structure,
  • plus proche du client, avec des offres de services à valeur ajoutée (personnalisation des produits, la réactivité, la traçabilité des flux, le suivi de commande via Internet, etc.)

Les objectifs de performance économique dont les 3 piliers sont la fiabilité, l’efficience, la réactivité, étudiés sans relâche au travers des démarches d’amélioration continue ne sont pas incompatibles avec certaines exigences du développement durable.

Comment ?

En effet, « Livrer le bon produit au bon endroit au bon moment » permet de réduire les coûts et améliorer la satisfaction clients mais peut contribuer également à préserver l’environnement :

  • En minimisant sur des cycles plus courts la consommation d’énergie,
  • En réduisant par des flux qualitatifs les gaspillages tout au long de la chaîne, (temps, énergie, matières)
  • En réduisant le volume de produits obsolètes, d’invendus par une optimisation des stocks et par une production en flux tirés par les ventes,
  • En diminuant la pénibilité par la robotisation, en optimisant les déplacements,
  • En réduisant la taille des infrastructures par une meilleure utilisation de l’espace,
  • En remplaçant le papier par des systèmes d’information intégrés,
  • En utilisant efficacement et en valorisant la ressource humaine,
  • En réduisant les pollutions liées au doublement des livraisons ou retour des produits,
  • En recherchant au travers de la collaboration inter-entreprises, de la mutualisation, des solutions de massification permettant des économies d’échelles mais aussi la réduction de l’impact écologique.

Mais il peut dans certains cas aller à l’encontre des objectifs de développement durable

  • Quand il est plus économique malgré les coûts de transport d’acheter à des fournisseurs lointains, d’utiliser la main d’œuvre à l’étranger,
  • Quand utiliser des ressources non renouvelables comme le pétrole reste plus avantageuse que d’intégrer de la matière issue du recyclage,
  • Quand la quête de satisfaction client oblige à proposer des délais de livraison très courts qui impliquent un mode de transport peu respectueux du bilan carbone,
  • Lorsqu’on peut économiser sur la gestion des déchets,
  • Lorsque la réduction des délais se fait au dépend du bien être des salariés,
  • Lorsque l’acquisition de matières premières se fait par la dégradation irréversible des écosystèmes,
  • Lorsque l’utilisation des ressources humaines va à l’encontre du respect des droits du travail et des droits de l’homme.

Durable

Une Supply Chain durable

La logistique est une fonction stratégique à fort potentiel pour optimiser les flux de produits et tenter d’en réduire l’impact sur l’environnement. Elle a également une influence sur le développement des territoires d’où son rôle clé pour relever les défis du développement durable.

Dans une démarche de développement durable le respect de l’environnement et de l’humain doit être au cœur de la réflexion sur le cycle de vie de chaque produit, et dans l’organisation même de l’entreprise :

  1. Conception des produits
  2. Sourcing
  3. Production
  4. Distribution
  5. Fin de vie des produits
  6. Réseau Logistique et Entrepôt
  7. Planification et exécution du transport
  8. Transverse

Les principaux domaines où chercher des axes de progrès :

La conception des bâtiments

  • Elle doit se faire dans le respect des mesures de protection de l’environnement en prenant en compte des critères tels que la consommation d’eau et d’énergie, l’utilisation d’énergies alternatives, les matériaux de construction, le traitement des déchets de chantier
  • Les espaces doivent être organisés avec l’idée de réduire les déplacements à l’intérieur des bâtiments et les temps d’approche des véhicules de transport

Le réseau logistique global

  • L’optimisation du positionnement des sites, la proximité des fournisseurs,
  • Une démarche sociale dans les territoires où sont produits les matières premières ou fabriqués les produits, la mise en place d’un modèle économique respectueux de l’environnement et des populations locales,
  • La mutualisation des approvisionnements ou des entrepôts et la massification du transport,
  • Des solutions collaboratives pour gérer la livraison du dernier km,
  • Une meilleure planification des itinéraires pour diminuer la congestion des axes routiers et le développement du transport multimodal combinant la route, le fer, le fluvial, l’aérien et le maritime.

Le tri des déchets

  • La bonne qualification des déchets et le processus pour permettre un tri favorisant un maximum de recyclabilité,
  • Le traitement approprié des déchets spéciaux

L’éco-conception

  • L’utilisation dans le processus de fabrication de matières premières issues du recyclage,
  • L’augmentation du taux de recyclabilité des produits vendus,
  • Le choix et la limitation des emballages des produits,
  • La bonne gestion des consommables pour le transport (cartons, palettes, film, etc.)

L’éco-transport

  • La réduction de la consommation énergétique, des émissions de gaz à effet de serre avec l’utilisation de modes de propulsion hybrides,
  • L’utilisation de véhicules adaptés à la charge et l’optimisation des taux de chargement,
  • Une planification permettant la réduction des trajets à vide, des attentes à quai
  • La formation des chauffeurs à l’éco-conduite, pour un bilan carbone optimisé, plus de sécurité, moins d’accidents

L’organisation de la logistique inverse

  • La collecte des produits usagés en fin de vie
  • Le démantèlement et la récupération de valeur à partir des produits retournés

Les domaines transverses

  • Le zéro papier au travers de plus de digitalisation des processus Supply Chain
  • La sensibilisation des fournisseurs et sous-traitants sur la thématique du développement durable
  • La communication auprès des collaborateurs et des clients sur la démarche RSE
  • Les plans pour favoriser le bien-être au travail, faciliter la mobilité des collaborateurs,
  • La certification autour de la santé et la sécurité

Des référentiels qui se mettent en place

Depuis septembre 2018, le référentiel RSE en logistique, construit avec le ministère de l’Economie « répond à l’objectif d’établir un lien robuste entre la RSE telle qu’elle est définie dans les standards internationaux et les réalités de la filière logistique ».

La charte Objectif CO2, à destination des Transporteurs, ou entreprises disposant d’une flotte de véhicules est un dispositif national qui propose un référentiel global et structurant en matière de réduction de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques de leurs activités. (auto-évaluation, diagnostic CO2plan d’actions personnalisé avec engagement sur 3 ans)   

La démarche Fret 21, sur les mêmes principes, pour les donneurs d’ordres des transporteurs souhaitant mieux intégrer l’impact des transports dans leur stratégie de développement durable et s’engager dans une démarche de réduction des émissions de CO2

Le label 6PL Performance Logistique durable, délivré par l’association Logistique Seine Normandie a pour vocation d’aider le secteur de la logistique à se doter d’une stratégie orientée développement durable. Les entreprises, souhaitant mettre en place ce label, doivent s’engager dans un plan d’amélioration continue sur trois ans et sur 5 axes (la gouvernance de l’entreprise, la performance économique, le progrès social, la protection de l’environnement, la gestion de l’énergie)

Un avantage concurrentiel

La motivation à l’origine d’une démarche de logistique durable est souvent la nécessité de se conformer à̀ l’environnement règlementaire et législatif, ou aux obligations RSE

Elle devrait pourtant être dictée par la recherche d’un avantage concurrentiel au travers des économies de coûts mais surtout de la sensibilité croissante des clients au enjeux écologiques.

Le consommateur aujourd’hui est éco-responsable, en capacité d’accepter des délais de livraison, des prix de produits qui sont le résultat d’un modèle économique respectueux de l’environnement et des sociétés.

Il est prêt par son acte d’achat et son implication dans les schémas de logistique inverse à adhérer à un cycle de vie produit plus vertueux.

Le consommateur n’est pas dupe devant le Green washing, procédé marketing utilisé pour donner une image de responsabilité écologique trompeuse.

En revanche il est attentif aux structures réellement engagées dans des démarches effectives de RSE et de développement durable.